Wegovy générique : date de sortie, prix, remboursement, Canada vs Europe

Voilà si vous ne le saviez pas encore : il est impossible qu'un générique du Wegovy arrive en Europe et en France avant 2031 (au moins).

Alors pourquoi cette date ?

C’est une question que beaucoup se posent : pourquoi n’y a-t-il toujours pas de générique du Wegovy sur le marché français ou européen ?

La réponse est simple : c’est interdit… pour l’instant.

Et ce n’est pas une question de mauvaise volonté, mais de lois et de brevets.

Le Wegovy contient une molécule appelée sémaglutide, classée parmi les analogues du GLP‑1.

C’est elle qui permet de réduire l’appétit, réguler le taux de sucre, et donc d’aider à perdre du poids de façon durable.

Or, cette molécule est protégée par un brevet détenu par Novo Nordisk, le laboratoire qui fabrique le Wegovy.

Ce brevet empêche tout autre laboratoire de copier ou de vendre un médicament contenant du sémaglutide en Europe jusqu’à fin 2031.

Et ce n’est pas tout : Novo Nordisk peut aussi demander un certificat complémentaire de protection (CCP), qui pourrait prolonger cette exclusivité de quelques mois supplémentaires.

Même après l’expiration du brevet, il existe une exclusivité réglementaire accordée par l’Europe.

Quand un médicament obtient son autorisation de mise sur le marché (AMM), il est protégé pendant 10 à 12 ans contre toute tentative de copie.

Le Wegovy a reçu cette autorisation en janvier 2022.

Résultat : aucun générique ne pourra être autorisé en France avant 2032, dans le meilleur des cas.

Alors que la France devra attendre 2031 ou 2032 pour voir arriver un générique du Wegovy, le Canada pourrait en autoriser un dès janvier 2026.

Une avance considérable.

Mais pourquoi un tel décalage ?

Ce n’est pas une simple erreur, comme on peut le lire dans certains médias, mais plutôt une décision stratégique surprenante de Novo Nordisk.

Novo Nordisk a laissé volontairement expirer un brevet secondaire lié au sémaglutide, en ne réglant pas les frais de maintien (environ 450 $ CA).

Ce choix a été confirmé publiquement par l’entreprise, qui a déclaré que cette décision faisait partie d’une stratégie globale de gestion de portefeuille de brevets.

Ça ouvre potentiellement la porte à des génériques dès janvier 2026, mais uniquement au Canada.

Des laboratoires comme Sandoz envisagent d'en profiter pour tester le marché.

Toutefois, l’avantage pourrait être de courte durée.

En 2026, Novo prévoirait de lancer la phase test 3 d'un nouveau médicament, potentiellement plus efficace, basé sur une molécule dérivée appelée “Amycretin”.

Ce nouveau traitement pourrait remplacer progressivement le Wegovy, ce qui rendrait l’arrivée d’un générique du sémaglutide moins impactante pour le laboratoire à moyen terme.

Un générique du Wegovy, ce n’est pas juste une copie du médicament original.

C’est aussi un levier puissant pour rendre ce traitement plus accessible à tous ceux qui en ont besoin.

Aujourd’hui, avec un prix autour de 300 €/mois, le Wegovy reste hors de portée pour de nombreux patients.

Et il n’est toujours pas remboursé ni par la sécurité sociale, ni par la plupart des mutuelles.

Quand un médicament générique arrive sur le marché, le prix baisse en moyenne de 30 à 60 %.

C’est ce qu’on a vu avec des traitements très connus comme le Doliprane, le Levothyrox ou certains médicaments contre le cholestérol.

Appliqué au Wegovy, cela voudrait dire un tarif mensuel de 120 à 200 €, au lieu des 300 € actuels.

Pour beaucoup de patients, cette baisse peut faire la différence entre suivre le traitement ou devoir y renoncer.

En décembre 2024, la Haute Autorité de Santé (HAS) a donné un avis favorable au remboursement du Wegovy, mais uniquement pour les personnes avec un IMC supérieur ou égal à 35 (obésité sévère).

Un premier pas, certes, mais pas suffisant pour ceux qui sont juste en-dessous de ce seuil et qui ont besoin d’aide.

Problème : les négociations avec le CEPS (l’organisme qui fixe les prix des médicaments en France) sont encore en cours.

Et le prix élevé proposé par le laboratoire Novo Nordisk reste un point de blocage.

Avec un générique beaucoup moins cher, il serait plus facile pour l’Assurance Maladie de dire oui à un remboursement élargi, y compris pour les personnes avec un IMC un peu plus bas, ou pour celles en prévention.

Aujourd’hui, certains patients sont partiellement remboursés via leur mutuelle, d'autres ont les moyens de s'offrir ce traitement mais la majorité paie tout de sa poche, souvent avec difficulté.

Rappelons que les personnes en situation d'obésité sont souvent précaires, notamment à cause des discriminations à l'embauche dont elles sont victimes et des problèmes de santé associés qui peuvent mener à une invalidité. On a détaillé tout ça dans notre article sur les bénéfices de la perte de poids au-delà des chiffres.

L’arrivée d’un générique réduirait ces inégalités.

Elle ouvrirait l’accès au traitement à des milliers de patients, qui jusque-là restaient sur la touche.

En résumé, un générique ne signifie pas seulement un médicament moins cher.

C’est aussi un vrai espoir pour rendre le Wegovy accessible à tous, dans un contexte où l’obésité touche de plus en plus de Français et représente un enjeu de santé publique majeur.

Quand on entend « générique », on pense souvent à copie à bas prix.

Et ça peut faire naître des doutes.

Est-ce que c’est aussi efficace ?

Est-ce que c’est aussi sûr ?

Voici ce qu’il faut vraiment savoir.

Un médicament générique contient la même molécule active que le médicament d’origine.

Dans le cas du Wegovy, ce serait du sémaglutide, à la même dose, sous la même forme (stylo injectable, par exemple), et avec le même effet dans le corps.

Ce principe actif, c’est l’ingrédient qui soigne.

Il doit agir ni plus vite, ni plus lentement, que le médicament d’origine.

C’est ce qu’on appelle la bioéquivalence.

Et cette équivalence est obligatoirement testée de façon scientifique avant toute mise sur le marché.

Ce qui change, ce sont les excipients.

Ce sont des substances qui n’ont pas d’effet direct sur la maladie, mais qui servent à :

• donner une couleur ou un goût,

• faciliter l’absorption,

• conserver le médicament.
  
  

Exemples d’excipients : lactose, mannitol, colorants, arômes…

La plupart du temps, ces différences passent inaperçues. Mais chez certaines personnes, cela peut entraîner des effets secondaires : ballonnements, fatigue, maux de tête, etc.

Dans ces cas-là, il faut en parler à son médecin ou à son pharmacien. Un autre médicament, mieux toléré, peut être proposé.

En 2017, le Levothyrox a changé de formule.

Ce n’était pas un générique, mais une modification d’excipient dans le médicament original.

Résultat : des milliers de patients ont signalé des effets indésirables (troubles digestifs, perte de cheveux, anxiété…).

Ce scandale a semé la confusion entre « générique » et « changement de formule », même si les deux sont différents.

Depuis, certains patients gardent une forme de méfiance, surtout s’ils sont sensibles aux excipients.

Oui. En France et en Europe, tous les médicaments génériques sont rigoureusement contrôlés.

Avant d’être autorisés, ils doivent prouver :

• leur bioéquivalence,

• leur innocuité,

• leur qualité de fabrication.
  
  

Et une fois sur le marché, ils sont surveillés en continu par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament).

Il faut être réaliste : aucun générique du Wegovy ne sera disponible en France avant 2031 ou 2032.

Cette attente s’explique par un système très encadré, qui combine brevets pharmaceutiques et règles d’exclusivité européennes.

Ces protections sont là pour récompenser les investissements des laboratoires dans la recherche… mais elles peuvent aussi freiner l’accès aux soins.

Pendant ce temps, le Canada ouvrira la voie dès 2026. Un choix stratégique dont on ne sait pas encore tout mais le résultat  c'est que des versions génériques pourront y être vendues plusieurs années avant l’Europe.

Une vraie leçon sur les inégalités d’accès selon les pays.

Une chose est sûre : quand le générique du Wegovy arrivera, les changements seront profonds.

Le prix baissera, le remboursement sera facilité, et surtout, plus de patients pourront se soigner sans se ruiner.

En France, on commence à avancer.

La Haute Autorité de Santé a ouvert la porte à un remboursement pour les cas les plus graves (IMC ≥ 35), mais ce n'est pas encore entré en application.

Si un générique permet de réduire les coûts, alors la Sécurité sociale, les mutuelles et les prescripteurs auront enfin les moyens d’agir à grande échelle.

À l’horizon 2030, ces nouvelles versions pourraient devenir un pilier de la lutte contre l’obésité.

En rendant le traitement abordable, équitable et accessible, mais aussi en stimulant de nouvelles innovations plus adaptées à chaque patient.

Alors oui, il faudra encore un peu de patience.

Mais cette attente a du sens.

Et elle prépare l’arrivée d’une solution plus abordable pour améliorer la vie de milliers de personnes.

Sans compter que d'ici là, on peut aussi parier que d'autres labos seront arrivés sur le marché avec d'autres solutions anti obésité — le marché est trop juteux pour ne pas l'exploiter ...